Déclaration Universelle Des Droits Des Zones Humides
• RECONNAISSANT que les zones humides sont indispensables au fonctionnement sain des processus terrestres et à la procuration de services écosystémiques essentiels, comprenant la régulation du climat à tous les niveaux, l'approvisionnement en eau et l'épuration des eaux, le stockage des précipitations, l'atténuation de la sécheresse et la prévention des dommages induis par les tempêtes;
• RECONNAISSANT que les zones humides sont d'une grande importance pour les inspirations spirituelles ou sacrées ainsi que pour les croyances de nombreux individus dans le monde, et plus particulièrement pour les peuples Indigènes et les communautés locales ayant un lien étroit avec les zones humides, et que ces zones humides procurent l'opportunité d'en apprendre plus sur la Nature et de s'en inspirer, en soutien des connaissance et de l'innovation scientifique, l'expression culturelle ainsi que la créativité artistique;
• RECONNAISSANT ÉGALEMENT que les humains et le monde naturel avec toute sa biodiversité dépendent du fonctionnement sain des zones humides et des bénéfices qu'elles procurent, et que les zones humides jouent un rôle significatif dans la régulation du climat planétaire;
• ALARMÉS du fait que la conservation et les approches de gestion des zones humides existantes ont failli à leur objectif d'endiguer la perte et la dégradation des zones humides de tout type dans le monde;
• ÉGALEMENT ALARMÉS du fait que la déstabilisation du climat planétaire et que la perte de la biodiversité s’accélèrent et que les efforts pour renverser ces tendances échouent;
• RECONNAISSANT que les peuples de nombreuses cultures et croyances dans le monde ont reconnu pendant des millénaires que la Nature, ou les éléments de la Nature, sont des êtres vivants sensibles aux valeurs inhérentes et aux droits indépendants de leur valeur pour les humains, et que les peuples Indigènes, communautés locales et organisations non-gouvernementale ont contribué à un mouvement global de reconnaissance de droit de la Nature;
• CONSCIENTS que la dégradation et la perte continues des zones humides menacent la fabrique même de la Toile de la Vie planétaire desquelles dépendent la subsistance, le bien-être, la vie de communauté et la spiritualité de nombreux peuples, plus particulièrement les peuples Indigènes et communautés locales ayant un lien étroit avec les zones humides;
• GUIDÉS PAR la récente reconnaissance légale de droits inhérents de la Nature, qui comprend notamment la reconnaissance de l'entièreté de l'Amazonie colombienne en tant qu' « entité jouissant de droits » par la Cour Suprême colombienne ; la reconnaissance de droits et d'une personnalité juridique à la Rivière Whanganui par la loi Te Awa Tupua (Loi sur le règlement des réclamations sur la Rivière Whanganui) issue d'un accord entre les Māori iwi et le Parlement néo-zélandais ; et la reconnaissance de droits de la Nature dans la Constitution équatorienne, une première dans le monde;
• CONVAINCUS que la reconnaissance de droits durables, de personnalité juridique et d'identité individuelle de toutes les zones humides du monde entraînera un changement de paradigme dans la relation Nature-humains vers une plus grande compréhension, réciprocité et un plus grand respect donnant lieu à un environnement planétaire plus durable, harmonieux et sain qui permet le bien-être des humains ainsi que la Nature non-humaine;
• CONVAINCUS ÉGALEMENT que la reconnaissance de droits durables, de personnalité juridique et d'identité individuelle de toutes les zones humides et le changement de paradigme que cela représente entraînera une augmentation de la capacité de gestion des zones humides d'une façon qui contribue à renverser la déstabilisation du climat planétaire et la perte de la biodiversité ;
• DÉCLARENT que toutes les zones humides sont des entités fondés à jouir de droits inhérents et durables, qui découlent de leur existence en tant que membre de la communauté de la Terre et devraient avoir le droit d'ester en justice devant les cours de justice. Ces droits inhérents sont les suivants :
Le droit d'exister
Le droit à leur location écologiquement déterminée dans le milieu
Le droit à des systèmes hydrauliques naturels, connectés et durables
Le droit à des conditions climatiques écologiquement durables
Le droit à une biodiversité naturelle, exempte d'espèces introduites ou invasives perturbant leur intégrité écologique
Le droit à une intégrité de structure, de fonction et de processus évolutif ainsi qu'à la capacité de remplir les rôles écologiques naturels dans les processus terrestres
Le droit de ne pas être pollué ni dégradé
Le droit à la régénération et la restauration
Published in https://doi.org/10.1071/MF20219